Michèle Bayar
Par M.B.
Chaque lever de soleil sur la mer est une promesse. Laquelle ? Que va m'apporter ce jour ?... Ce matin, un poème tapé sur une feuille A4 avec une machine à écrire qui marquait certains caractères plus que d'autres. Un texte qui a participé au concours Pivot cette année-là. Il m'a ému par sa musique et son jeu d'ombres et de lumière.
Je vous le partage.
Même s'il n'est d'autre noblesse
Nous qui sommes trace éphémère
Dans la merveille et dans l'effroi*
Tourbillonnant grains de poussière
Pris dans les rais d'un soleil-roi
Ce jour, auréolé de l'or
De l'astre au pouvoir scintillant,
Demain ignoré sans remords
Selon les caprices du temps,
Même s'il n'est d'autre noblesse
Que celle de nos rêves fous,
Laissons-nous aller à l'ivresse
De les caresser jusqu'au bout
Pour qu'un matin, à la fenêtre,
Sur nos rideaux de givre froid,
Nos songes soient, traces peut-être,
Mais celles qui ne meurent pas
Dès que s'éloignent les miroirs
Et leur insaisissable éclat,
Traces que laissent à l'espoir
Les pas des fées en bas de soie.
* Les deux premiers vers, de Georges Emmanuel Clancier, étaient imposés
Martine Bonnet, l'autrice, a remporté le premier prix national de poésie avec ce poème en 1988 et publié en 2019 un recueil de poésies aux Éditions de la lucarne ovale intitulé "Une nouvelle saison, suivi de : Carnet d'Italie".
C'est tout ce que je sais d'elle.
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