1 Janvier 2015
« N’y aurait-il pas en effet – ainsi qu’on l’enseignait aux athlètes antiques – une faculté quasi divine du lâcher-prise dans l’effort ? Et si donc, en vertu de cet ancien précepte, nous décidions soudain – follement ! – de nous astreindre, avant toute chose* et chacun pour soi, à une discipline du bonheur par les petits plaisirs immédiats, ignorant les innombrables autres, clinquants et sensationnels, que nous fait miroiter la société de consommation et de nous efforcer, par exemple, plutôt que de nous crisper sur la baisse de notre pouvoir d’achat ou sur la catastrophe financière finale, de sourire aux fantômes de notre imagination poétisante ? Qui peut dire, alors, quelles sortes de perspectives s’ouvriraient, inespérément à nous – même dans le domaine économique ? Et en désespoir de cause, au point où nous en sommes, cette candeur, cette utopie-là, ne mériterait-elle pas après tout d’être discrètement tentée ? »
(Denis Grozdanovitch, La puissance discrète du hasard, Folio, p. 297)
* «avant toute chose» et pas «au lieu de» - c’est moi qui souligne :)
Je vous suggère de lire La puissance discrète du hasard ! Il n’est pas nécessaire d’être aussi érudit que l’auteur (heureusement !) et les points de vue qui jalonnent « cette promenade philosophico-littéraire » valent largement l’effort nécessaire pour les atteindre. Cependant, mettez tout de même des chaussures de montagne et prenez vos bâtons pour gravir les phrases escarpées sans prendre le risque de vous casser la figure.
Et si vous êtes insensibles à la beauté littéraire, j’ai d’autres petits bonheurs à vous proposer : jouer à cache-cache avec géocaching ou fabriquer vos objets de luxe à partir matière à recycler. Ci-contre photo de boucle d’oreille feuille découpée dans une chambre à air de vélo. Bijou décroissant...
J’envisage très sérieusement de fabriquer moi-même le sac assorti.