2 Mars 2013
Les rencontres se poursuivent avec un récital poétique à la Galerie d'Art Boujaafar. Au programme, des textes épiques écrits et dits par Hafedh Djedidi, des poèmes tout en douceur et en résonnance d'un quotidien difficile dits par l'auteur, Samir Mestiri, avec une sorte de pudeur ou de timidité ? Ceux, lumineux de Aymen Hacen, dits par l'auteur qui est aussi plasticienne avec humour et générosité, et deux Aïda Hamza auteure d'un premier roman primé à Tunis "Une heure de la vie d'une femme". Dans ce roman, le personnage de Selma nous ouvre les portes d'une société corsetée et conservatrice qui ravale la femme au rôle d'objet, au mieux beau et montrable, au pire laid et à cacher, mais toujours utilitaire. La force du roman est que Selma, la dentiste naïve, échappe au monde qu'on lui réserve par la poésie. En ce même après-midi, nous avons entendu des extraits poétiques de Michel Onfray, dits par le groupe lecture à voix haute de l'association Bulles de carpe à Elne.
Autre lieu, autre magie, une visite de l'amphithéâtre d'Eljem. J'ai eu le plaisir de partager ce moment avec mes jeunes complices de l'ATAS (Association Tunisienne d'Aide aux Sourds de Hammam Sousse). Nous avons erré dans les souterrains, des cellules où étaient enfermés les lions à celles des gladiateurs, à peine plus confortables ; nous avons découvert les mécanismes ingénieux qui faisaient apparaître les bêtes féroces en tel ou tel endroit du lieu, nous avons imaginé 30.000 personnes vociférant "A mort !" et le condamné de droit commun succombant sous les dents d'un lion affamé. Nous avons arpenté les galeries en étages, admiré la ville depuis ces hauteurs, visionné les opérations de restauration sur un DVD et, renseignés par une jeune accompagnatrice, nous avons imaginé le festival musical de juillet dans ces lieux mythiques.
Les manifestations JEPTAV commencent (Journées d'Etude et de Pratique Théâtrales et Audio Visuelles) et notre séjour tire à sa fin. Le hall de l'hôtel s'est empli des participants pendant que j'écris cet article avant d'aller assister au spectacle de lancement de ces riches journées au Centre culturel. Je n'aurai pas le temps de danser le Harlem Shake avant mon départ, c'est bien dommage mais même les séjours culturels ont une fin... @ bientôt donc depuis un autre point du monde.