27 Octobre 2013
J'étais armée pour l'expérience et accompagnée par. des spécialistes bienveillants sur tout le parcours.Le choc a tout de même été rude. Il m’a fallu entrer dans des langages inconnus, contourner un vocabulaire insurmontable, pulvériser quelques sigles et acrostiches, traverser les zones glauques de la réalité alternée.
Je ne le regrette pas ! Très vite, j’ai été déposée dans une sorte d’Atlantide baignée d’un flot continu d’images. Là, de grands enfants s’amusent à la farce médiévale avec les moyens d'aujourd'hui.
Dans le royaume du Transmédia, on vend pour rire sur de faux sites marchands des robots qui n’existent pas ; on apprend de façon fantaisistes les recettes traditionnelles ; les pixels se blessent en traversant des barbelés comme des humains ; deux points solitaires et liés cherchent leur place dans le monde et dans l’histoire de la typographie.
Le miracle, c’est que dans cette agitation j’ai trouvé ma place. Les deux points avaient besoin de moi pour avancer, les faux vendeurs de robots me prenaient pour complice et j’ai souffert avec le pixel qui s’arrache la peau sur les barbelés. Je suis entrée dans ces farces plus ou moins drôles et je n’en sors pas indemne ! Quoi de plus troublant et de plus excitant pour un auteur ?
Bien sûr, on peut voir se profiler derrière de tels procédés l’ombre des requins à l’affut d’une proie juteuse. Le Transmédia n’est pas un paradis.
Dans quelque temps, il sera peut-être envahi par une grosse machine à broyer de l’humain pour produire de l’argent.
Pour l’heure, c’est le terrain de jeu de créateurs passionnés, collaboratifs et généreux.
Merci à eux de m’avoir fait entrevoir l’immensité de ce nouvel espace.