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 L'AMOUR DES LIVRES

Michèle Bayar

Lone Ranger : l'or et l'argent

lone ranger affiche vf finaleJ'étais assise sur un siège inconfortable dans la cour de l'école maternelle de Banyuls et j'attendais le film en compagnie de trois ados trépignant d'impatience. Il commençait à faire frais, j'avais oublié ma petite laine. Quand j'ai appris que Lone Ranger durait deux heures et demie, l'idée m'a traversée de m'enfuir, de passer la soirée en compagnie d'un bon polar dans un café tranquille et de revenir chercher mes ados à la sortie. J'ai hésité un instant de trop. Le film commençait. Je suis restée. J'ai oublié le froid et l'inconfort. Moi qui me suis endormie devant Pirates des Caraïbes, je n'ai pas perdu une miette de Lone Ranger. J'ai aimé Tonto, l'indien détruit par la culpabilité, et oublié que c'était Johnny Dep qui l'incarnait. J'ai aimé ce ranger qui refuse de tuer malgré toutes les tentations qui s'offrent à lui, ces femmes qui n'ont pas froid aux yeux, la veuve et la prostituée. Ce film nous offre de beaux personnages qui détournent les clichés du genre. Les méchants sont stupides, les symboles forts et les métaphores osées. Les wagons chargés de pépites d'argent qui dégringolent dans la rivière à la fin du film ne sont pas sans évoquer le budget pharaonique du tournage. Paradoxe ?

 Jerry Bruckheimer, producteur, affirme selon Rue 89 :

" C’est un de ces films que les critiques, peu importe ce qu’ils ont loupé aujourd’hui, reverront dans quelques années et réaliseront qu’ils ont fait une erreur."

D'autres ont heureusement apprécié Lone Ranger - outres mes trois ados qui se sont bien amusés. Je reproduis ici un extrait de l'article de Jacky Golberg publié par les Inrocks le 6 août :

“ Lone Ranger, Naissance d’un héros”, étonnant western frénétique.

Il n’y a pas que Dead Man qui est évoqué : c’est la deuxième bonne surprise réservée par Verbinski. Celui-ci enchevêtre, avec une frénésie quasi tarantinienne, un nombre incalculable de références. Défilent ainsi devant nos yeux : Little Big Man (le récit en flash-back raconté par un vieil Indien), Il était une fois dans l’Ouest (la mafia du chemin de fer), La Prisonnière du désert (le ranger à la recherche de sa belle-famille enlevée), L’homme qui tua Liberty Valance (la justice versus la vengeance), La Horde sauvage (le massacre à la Gatling, au ralenti), Le Mécano de la General (ahurissante course-poursuite en train) – liste loin d’être exhaustive. Cette volonté de résumer tous les westerns en un, si elle est un peu bourrative – le film est beaucoup trop long, parfois brouillon –, est surtout réjouissante en ce qu’elle vise au spectacle total, candide plus que roublard. Lancé comme un train sans pilote, Lone Ranger s’enivre de lui-même et la joie finit par y dépasser le calcul."

 

Nostalgiques de la bande dessinée et esprits chagrins s'abstenir, mais les autres, ne vous fiez pas à l'affiche de la version française, allez, allez ! C'est à voir.

 

 

 

 

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