20 Octobre 2013
Un village de vacances tout blanc, fraîcheur et lumière en ce matin d'automne, puis chaleur et agitation : la température monte à mesure qu’on se rassemble.
Rencontre retrouvailles avec Michèle Bauby-Malzac, présidente de l’association nationale, nous évoquons l’époque où nous nous sommes rencontrées à Paris, les premières formations de lecteurs, le rapprochement de la Charte avec Lire et faire lire ; avec Marie-France Lecuir, présidente de Midi-Pyrénées, les premières rencontres à Toulouse auxquelles j’ai participé ; avec Suzanne Sylvestre-Panthet, présidente des Pyrénées-Orientales que je connais depuis peu, nous représentons une grande partie des Banyulencs !
J'ai aimé le colloque « Devenir lecteur (s)» animé avec passion par Yvonne Chenouf, Bernard Friot, Hervé Moëlo et Michèle Petit. Quatre voix pour cerner l’importance de la relation entre le lecteur et les enfants dans un partage d’imaginaire. Une plongée dans le sensible, loin des dogmes et des poncifs. Dans leurs propos, une idée a pris forme, soutenue par les mots d’Antonio Machado que j’ai retrouvés à midi, gravés sur le menu :
« Il se contentait de lire sans gesticulations, d’un ton neutre, légèrement chantant. (…) Il ne prétendait jamais, en lisant des vers ou de la prose, que l’on dise de lui : comme cet homme lit bien ! mais au contraire : comme c’est bien, ce que lit cet homme ! »
J’ai été émue par la très grande diversité des lecteurs(trices). Sont-ils conscients de la richesse de leur diversité ? Si l’on en juge par la spontanéité de leur présence au rendez-vous « La bourse aux idées » le jeudi après-midi, c’est oui !
Et pourtant, j’ai vu ces hommes et ces femmes si enthousiastes douter d’eux-mêmes dans leur pratique. Je les ai vus en quête d’uniformité, voire de conformité : que faut-il lire, à votre avis ? Que présenter ? Comment le faire ? Comment être sûr que ce que l’on fait est bien ?
La réponse est venue de la salle : apporter un livre que l’on aime, sans obliger l'enfant à l'aimer, comme ce lecteur qui a montré à son jeune public un ancien livre de conte de son enfance. Se sont-ils intéressés à l’enfance ou aux contes ? Peu importe, c’est le cadeau qui les a touchés. Lire quelque chose à quelqu’un est avant tout un cadeau. Après, on peut toujours se tromper de texte ou de genre. Nous avançons parfois en terrain délicat, comme ces héros des jeux électroniques : nous prenons le risque de tomber à l'eau et parfois nous découvrons des trésors. Chaque jour est différent de la veille, chaque enfant de son voisin, chaque livre de son compagnon sur l’étagère, chaque rencontre unique…
Merci à tou(te)s de votre belle présence lors de mes interventions. À bientôt ici ou là, et sur ce blog pour continuer la discussion.
Les commentaires vous sont ouverts.