Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
 L'AMOUR DES LIVRES

Michèle Bayar

Jacarandas

jacaranda 1A l’origine, Antananarivo s’appelait Analamanga « La forêt bleue ». Aujourd’hui, Tana, la ville aux douze collines, est une île dans l’île qui se démultiplie d’îlots en îlots. Troublant. Un arbre pousse partout, dans les quartiers pauvres et derrière les murs de briques des maisons riches : l’arbre qui pleure, le jacaranda.

 

Il y a un magnifique jacaranda dans la cour de l’école EFP B d’Ampandrianomby. Il a pleuré le printemps dernier comme tous ses frères. Pourquoi les jacarandas pleurent-ils ?

Les CP ont enquêté. De leur côté, les CM2 ont joué avec la métaphore. Si la biodiversité était un arbre, que trouverait-on à sa racine ? La vie, la mort, l’amour… peut-être.

A suivre et à retrouver sur le site des « Danses océanes » fin mai.

 

Quelques portraits de rencontres, à l’ombre de l’arbre qui pleure :

 

Volona (prononcer Vouloun’). Quand elle était enfant, on lui disait que si elle parlait en mangeant, ses dents pousseraient jusqu’à son menton. Et aussi que si elle mettait les pieds sur le mur, elle contrarierait les ancêtres. A douze ans, elle a décidé que c’était des sornettes. Volona fait des massages, comme sa grand-mère. Pour elle, une part de don, une part d’études !

 

Fara, avant d'être cuisinière, était nounou. Elle est bachelière, elle aime lire, elle aime cuisiner, elle aime les enfants, elle aime la vie et surtout elle aime son indépendance. Elle est de ces femmes tout en rondeurs que les jalouses appellent « des poules qui chantent ». Normalement, ce sont les coqs qui chantent ici, autrement dit les hommes. Selon certains conservateurs, les femmes font mieux de rester au foyer. Elle rit : « Mais je me moque de ce que l’on dit, j’aime donner des conseils. »

 

Val, un chercheur. Ah ! Un homme, enfin. Ben non… C’est aussi une femme. Une taiseuse dont la générosité s’exprime en actes. Ce soir-là, j’avais le cœur lourd comme un jacaranda au printemps : on trouve ici, à côté des huiles essentielles d’Ylang-Ylang et d’Eucalyptus, une misère noire et des clichés nauséabonds. Val m’a prêté un bouquin sur la démocratie, la mondialisation et les droits de l’homme. Ardu mais salutaire.

 

Il y eut aussi un brainstorming joyeux et créatif autour d’un projet d’écriture bilingue avec des professeurs de français de la FIPF. D’anecdotes en boutades, le temps a filé trop vite. Rendez-vous est pris pour continuer par Internet. Je ne me lasse pas d'explorer les possibles de ces passages du virtuel au réel et du réel au virtuel. Nous sommes tou(te)s des enfants de la toile !

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
<br /> Bonjour Michèle Bayard,<br /> J'habite a Madagascar Antananarivo et je travaille a l'EPF B<br /> Je suis une élève de CM2 nous vous avons rencontré je suis dans la classe de Françoise Radavidson<br /> C'est juste un petit message pour vous dire que votre article sur les jacaranda et magnifique.<br /> N'hésité a m'écrire sur mon adresse e-mail.<br /> Au revoir et je vous fait un gros Bisou !!!<br /> <br /> <br />
Répondre
Z
<br /> N'oubliez pas qu'au départ la société malgache est une société matriarcale ... les livres saints et la colonisation sont passés par là ... Retour aux sources ? Peut-être ...<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Zo, pour cet éclairage. Je n'avais jamais entendu parlé d'une société malgache matriarcale. Pourriez-vous m'envoyer un article sur mon mail à ce sujet ? Je le ferai figurer avec plaisir sur<br /> mon blog et, en attendant, je suggère à ceux qui se passionnent pour l'île rouge et ses mystères de se rendre sur le site de Jacaranda (l'agence de voyage) en tapant "Jacaranda" sur google.<br /> <br /> <br /> <br />