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 L'AMOUR DES LIVRES

Michèle Bayar

J'aime les commencements...

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« Chaque matin, le jour revit. Si le monde n’est fait que de matins, si tout le bonheur du monde est dans les matinées, c’est qu’il y a dans le commencement une promesse d’on ne sait quoi et peut-être de presque tout. Si, en dépit de tant de larmes, le monde est une bénédiction, c’est qu’il commence à chaque  instant »

(Jean d’Ormesson ; Presque rien sur presque tout).

 

J’ai lu cette phrase ce soir à la laverie, pendant que le  tapis de mon salon tournait dans le sèche linge et que le soleil se couchait dans mon dos. Elle m’a ravie. J’ai eu envie de vous en faire profiter.

 

Vous allez me dire : Quoi ? Tu découvres seulement ce bouquin ? Mais il a au moins… Ne cherchez pas, mon édition poche date de 1996. Il y a belle lurette que je ne cours plus après la nouveauté.

 

 

Autre morceau qui décrit un commencement (un recommencement ?) autre style : « De la thèse, il tira un ouvrage moins clos. Il fut malicieux, caustique. Etait-ce un livre debout ? Ni debout ni couché. Il n’était point de ceux qui, sans pitié, vous expulsent de vos marges. (…) La fiction, enfin arrachée aux faux semblants d’un bal costumé dans le Florence de la Renaissance, lui avait permis de redevenir l’enfant qui regarde autrement le monde des adultes. » (Daniel Cohen, Eaux dérobéese, 2010 – 1500 pages !)

 

Je ne sais pas si Jean d’Ormesson et Daniel Cohen seraient heureux de voisiner sur cette page virtuelle.

A cette heure du soir où je me vautre dans le 4ème degré, cette idée m’amuse, tout comme celle de vous la faire partager.

 

Si je m’éveille en proie à l’insomnie à quatre heures du matin,  il n’en sera pas de même. Je choisirai l’un ou l’autre de ces livres posés à côté de mon lit. L’un ou l’autre selon que mon dos m’inclinera à lire assise ou couchée, le trivial me rattrape toujours.

 

Puis je laisserai les phrases de l’un ou de l’autre m’emporter dans leur mystère jusqu’aux prochaines lueurs de l’aube.

 

(photo : dinosaure de pierre du Jardin des plantes au lever du jour, février 2011)

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S
Ah bon et pourquoi le bonheur du monde serait il a l'aube?Et pourquoi pas le soir?Le bonheur est pour qui sait le voir et dans une journée le matin n'est pas le seul moment,le midi peut être éblouissant le soir aussi.JE NADHERE PAS A CETTE CITATION PAS DU TOUT.Le soir contient aussi les promesses de silence et de paix tout autant que le matin et si on aime que les commencement on ne peut rien achever ou continuer.Bref vision très personnelle de jean d'ormesson.
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M
Bonjour S anonyme ! Merci de partager votre point de vue. Je crois bien avoir écrit "J'aime les commencements" et non "Je n'aime que les commencements". J'assume ma subjectivité et j'accepte la vôtre. J'aurais été plus heureuse de le faire si j'étais certaine de répondre à un humain... J'espère que vous n'êtes pas un algorithme ! Un robot infiltré dans nos papotis, hi, hi ! Quoiqu'il en soit, bonne journée !
M
<br /> Bonsoir Michèle !<br /> <br /> Je ne prends pas souvent le temps de te dire que je lis, chaque fois avec plaisir, ces petites notes de ton blog...<br /> <br /> Mais ce soir je n'ai plus du tout le courage de finir ce tas de copies qui s'étale devant moi. Alors je le prends ce temps.<br /> <br /> Oui, heureusement que le monde est un recommencement, et que des petits matins réconcilient quelque fois avec soi-même !<br /> Et il y a des matins où cet espoir prend vie et forme, pas forcément tout près de chez soi, où le renouveau du petit matin conduit au grand jour !<br /> <br /> "Le vrai est toujours neuf" disait Lacan...<br /> <br /> ...et même s'il m'est difficile dans mon métier d'être toujours neuf et toujours vrai, j'espère avoir fait découvrir à certains " cette fiction qui [permet de regarder] autrement le monde..."<br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> MA<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Quelle merveille d'être comprise dans ses nébuleuses du soir ! Heureuse de ce long mot, Marc ! Internet opère de merveilleux rapprochements.<br /> <br /> <br /> <br />