Collioure à l'heure du Québec

... "Un livre à la mer" ou plus, on n'a pas compté. La Tramontane était là, comme chaque année. La pluie et le soleil se sont mis aussi de la partie et ont bousculé les tables rondes. De l'averse du samedi (qui nous a fait fuir le quai au profit du centre culturel) au soleil écrasant du dimanche (qui a tapé sur un couscous divin), j'ai croisé et écouté trois auteurs québécois : Stanley Péan, auteur jeunesse, musicien, romancier et novelliste, Djemila Benhabib essayiste qui a pour particularité d'éditer conjointement au Québec, en Languedoc-Roussillon et en Algérie, et Marie-André Lamontagne qui s'est fondue dans la foule dès l'arrivée avec ses vigatanes canadiennes en toile du soleil pour mieux faire rayonner son amour de l'Histoire et des lieux à la tribune.

Trois voix différentes et pareillement passionnées. Leur site et les articles qu'on lit à leur propos ne rendent pas compte de la grande curiosité que tous trois ont témoignée envers leurs homologues catalans et le public venu les écouter - et les lire. Sur les quais de Collioure, pendant la rencontre des Québecois avec des auteurs catalans, le français a acquis le rang de langue régionale, menacée au Québec comme le catalan l'est sur nos côtes. Mise en comparaison troublante, alors que l'ombre de Camus planait sur les débats.