7 Avril 2010
« Le problème, c’est que si l’on ne prend pas
de risque, on risque encore davantage. » Erica Jong
Editions OSKAR Poche
Parution 20 avril 2010
Synopsis :
Pour le concours de musique, il y aura une star, des journalistes de presse, des radios et la télévision nationale. Iris a décidé de ne pas participer. Elle est nulle, elle le sait. Point. Maintenant qu’elle est hors jeu, elle va pouvoir s’en mettre plein les oreilles, découvrir, critiquer, s’amuser, aimer, détester, trembler en même temps que les copains, vivre pleinement le concours sans aucun risque… Mais rien ne se passe comme elle l’avait prévu.
Un extrait :
« A présent, Iris tremble de la tête aux pieds. Elle passe d’un cauchemar à un autre. Le vol semble être une activité naturelle, cet après-midi… C’est trop pour elle en si peu de temps. Elle est incapable de dire un mot. Autour d’eux, les gens s’affairent, interrogent la vieille dame, les regardent. Elle ne lâche pas Théo qui se débat, par soubresauts torves, de temps à autre. Quelqu’un a dû appeler les pompiers ou le Samu. Un fourgon arrive, on fait monter Iris et Théo dans un véhicule et un médecin s’occupe d’eux. Ils n’ont rien de grave. Ils ressortent quelques minutes plus tard, Iris avec des pansements sur les genoux et Théo des mèches dans le nez. Leurs vêtements presque secs portent les traces de leur chute et de leurs blessures. Il fait lourd en ce vendredi de juin. »
L’histoire de l’histoire :
On me demande souvent où je prends mes idées. L’écriture de Cent-dix minutes de cauchemar résulte d’un faisceau de circonstances. C’était au printemps 2008. J’allais animer un atelier d’écriture en Bretagne. Dans le train, j’ai regardé quelques épisodes d’une série que je découvrais : 24 heures. Fortement séduite par le procédé, j’ai proposé à la classe que je rencontrais, une 6ème B du collège Saint-Michel des Batignolles qui se reconnaîtra, d’écrire une Course contre la montre. Ce fut d’ailleurs le titre de notre nouvelle.
Comme chaque fois que nous écrivons une histoire commune, il m’a fallu écarter de bonnes idées qui n’y trouvaient pas leur place. Selon mon habitude, j’ai suggéré aux élèves de conserver leur brouillon et d’écrire, chacun pour soi, ailleurs, autrement, une autre version de cette histoire ou même une autre histoire à partir des mêmes ingrédients. Cette fois-ci, c’est moi qui ai réutilisé les ingrédients ! En août, j’ai relu la poétique d’Aristote sur la plage et l’idée m’est venue de reprendre le scénario de base du contre la montre, de l’étoffer en fouillant le personnage principal, puis de projeter ce dernier (cette dernière en l’occurrence) dans une intrigue secondaire venant renforcer l’intrigue principale. Ainsi Iris, qui manque terriblement de confiance en elle et qui est déjà en proie au doute et à la confusion, voit son cauchemar s’épaissir à la découverte que son petit frère, Théo, devient voleur à huit ans.
Pour le personnage d’Iris, je me suis inspirée de jeunes gens et jeunes filles rencontrés dans mes ateliers. Intelligents, volontaires mais refusant catégoriquement de s’exposer au regard d’autrui. Iris a sans doute aussi un peu de mon hypersensibilité. Le personnage de Théo est un portrait presque fidèle de ces enfants rois que je croise parfois, vifs et intelligents eux aussi, mais si peu réalistes ! Leurs parents le sont-il plus ? Dans la vraie vie, j’ai croisé une adorable fillette de sept ans et demie qui m’expliquait que ses parents voulaient lui offrir un iPhone mais « après ils ont vu qu’on pouvait avoir un ordinateur pour le même prix », alors ils lui ont offert l’ordinateur… J’espère qu’elle en fera bon usage !