18 Juillet 2009
Quand j'ai le blues, je fais appel à Chuck Berry. Il sait chanter la peine en célébrant la vie, voilà pourquoi le son de sa guitare est inimitable et sa voix si chaleureuse. C'est un
homme d'amour malgré son mauvais caractère. Il dissipe mieux mes humeurs sombres que n'importe quel médicament. Je n'ai jamais noté d'effets secondaires ni d'accoutumance. Quoique...
Un jour que j'étais seule sur une île déserte (si, si, c'est vrai !), un jour de pluie au ciel bas, le bourdon m'a saisie alors que je lisais le journal pour me distraire
(parfois j'ai de drôles d'idées). Je n'avais aucun disque dans ma chambrette sous les toits, la pluie martelait le vélux au-dessus de moi et j'étais prête à étouffer sous le poids
d'un monde qui devenait, soudain, trop lourd à porter. Pour ne pas périr noyée dans la déprime, je me suis mise à chanter et à claquer des doigts sur l'air de "Bye, bye Johnny be
good". Je chante faux et je ne connaissais pas les paroles mais cela n'avait aucune importance : j'en ai inventé d'autres. En quelques minutes je me suis piquée au jeu, une demi-heure
plus tard je me marrais comme une baleine.
Pour faire écho avec mon article précédent, dans la légèreté d'un été au temps perplexe, je vais conclure en disant qu'aujourd'hui encore, quand j'y pense, le rire me monte à la gorge. C'est ma
baleine de Proust...
(promis, en septembre je reprends mon sérieux)