23 Juin 2017
Chère Françoise,
J'ai appris ton départ hier soir, tard. J'espère que tu ne m'en voudras pas, mais je l'ai d'abord pris comme une trahison. Tu ne pouvais pas me faire ça ! Je ne comprenais pas. Tu aurais pu me prévenir... Tu te souviens quand on parlait de notre écriture à quatre mains ? "On ne s'est jamais crêpé le chignon" et ça nous faisait rire. Rire parce qu'il n'est pas simple de partager un moment d'imaginaire. Cela demande une grande ouverture à l'autre, beaucoup d'attention et de la générosité. De quoi forger une belle amitié.
Tu vas me manquer...
Au moment où je t'écris ce mot d'adieu, le fantôme d'Hélène, l'héroïne née de nos rires et de nos cogitations, plane au-dessus de moi et murmure à mon oreille : "Ne lui en veux pas, elle est partie comme elle a vécu, avec élégance". Et la fiction, qui entre dans ma réalité, libère le chemin des larmes.
Françoise Dumas-Rossel a publié aux Presses Littéraires. Son dernier ouvrage qui évoque ses souvenirs d'enseignante et les confronte à l'Histoire révèle une pédagogie qui m'est chère.