23 Mars 2015
Commençons par une citation brésilienne, thématique oblige !
Je veux seulement conter quelques histoires, certaines drôles, d'autres mélancoliques, comme la vie. La vie, ah ! cette brève navigation de cabotage ! (Jorge Amado – Navigation de cabotage, Notes pour des mémoires que je n’écrirai jamais).
Marcheur, il n’y a pas de chemin…
Le chemin se fait en marchant (Antonio Machado)
La trace la plus marquante sur ce salon du livre 2015 sera sans doute la marche des auteurs, criant « Au loup ! » Nous sommes une espèce menacée…
Avec la Cheminante j’ai suivi le chemin des mots. J’ai nagé en apnée dans le roman de Michèle M. Gharios qui m’a presque fait suffoquer avant de me déposer soudain, éblouie, sur une plage à l’aube ; je me suis laissée porter avec ravissement par la virtuosité et le rythme d’Emile Abossolo Mbo dans ses Champs de sons, j’ai entrevu avec Hemley Boum le rôle du peuple bassa au Cameroun (et me suis promis de m’équiper et d’y retourner), je suis revenue chargée de rêves (le livre papier pèse toujours son poids !) Chacun à sa manière explore notre part commune de façon généreuse et différente.
Le chemin des livres est celui du cœur, et du coup de cœur !
Sur le stand du Brésil, j’ai rencontré Frédéric Pagès, ancien complice avec qui j’ai marché, jadis, sur les traces d’Averroès. Toujours à la frontière du chant et du dire, il s’intéresse, avec le Grand Babyl, au rapport entre Jacques Audiberti et Claude Nougaro.
Marcheur, il n’y a pas de chemin,
Ce sont tes semelles qui tracent le chemin…
Les miennes m’ont conduite à des télescopages inattendus, des retrouvailles, de belles rencontres… « Safia un jour à Oran » de la conteuse Geneviève Buono ; un café par-ci, un cookie par-là, quelques mots échangés sur la liberté d’expression ou les lois de la thermodynamique, c’est passé très vite.
Fin du salon, trois petits tours... et puis s’en vont !
Restent les livres (toujours aussi lourds dans le train), les projets, les promesses, les numéros échangés, la joie qui demeure, tout un printemps qui germe déjà et fleurira d’une façon ou d’une autre.